L’AVS est le principal pilier de la prévoyance vieillesse et survivants en Suisse et compte parmi les principales assurances sociales de notre pays. Pour de nombreuses personnes à la retraite, la rente AVS constitue souvent la principale source de revenu. Mais l’AVS manque d’argent. Depuis 2014, les finances de l’AVS ne sont plus équilibrées. Les recettes courantes ne suffisent plus à financer les rentes. Le problème s’aggravera encore dans les années à venir avec la génération du baby-boom qui part à la retraite. Parallèlement, l’espérance de vie des retraités ne cesse d’augmenter. Lors du versement des premières rentes en 1948, l’espérance de vie à la naissance était en moyenne de 67.3 ans. En 2020, elle a atteint 81 ans chez les hommes et 85.1 ans chez les femmes. Nous ne pouvons que nous en réjouir.
Le nombre de rentiers doublera quasiment dans les trente prochaines années, passant de 1,5 à 2,6 millions de personnes, alors que de moins en moins d’actifs cotisent à l’AVS. Pas besoin d’être docteur en économie pour comprendre l’urgence à assainir l’AVS pour en assurer sa pérennité afin que les rentes puissent continuer à être versées aux retraités actuels et futurs.
AVS 21 n’est pas une réforme contre les femmes, mais une réforme pour toute la génération actuelle à la retraite et les futures retraité(e)s, y compris, bien évidemment, toutes les femmes. Avec AVS 21, le Conseil fédéral et le Parlement ont présenté une réforme de l’AVS qui permet de stabiliser l’AVS et de maintenir le niveau des rentes qu’on ne saurait décemment diminuer. La mesure centrale d’AVS 21 est l’harmonisation de l’âge de la retraite entre hommes et femmes à 65 ans.
L’égalité entre hommes et femmes est un droit fondamental inscrit dans notre Constitution fédérale. Pour nous, l’égalité entre hommes et femmes n’est pas un menu à la carte, c’est-à-dire applicable dans certains domaines et pas dans d’autres. L’égalité des droits et des devoirs entre hommes et femmes devrait aller de soi aujourd’hui.
Mais la réalité est différente : aujourd’hui encore, il existe en Suisse un écart entre les sexes au détriment des femmes. A travail égal, les femmes gagnent moins que les hommes. De plus, elles sont plus nombreuses à travailler à temps partiel. Cela s’explique d’une part par la répartition des rôles après la naissance d’un enfant. D’autre part, la conciliation de la vie familiale et professionnelle n’est que partiellement possible en raison du manque de solutions pour l’accueil de la petite enfance. Les bas salaires, le travail à temps partiel et les pauses bébé désavantagent également les femmes après la retraite. Les salaires à temps partiel et les bas revenus sont moins bien assurés dans la prévoyance professionnelle.
Une amélioration ne sera toutefois pas obtenue si les femmes prennent leur retraite plus tôt, mais si leurs revenus sont mieux assurés et plus élevés. Il faut une véritable égalité maintenant ! Nous nous y engageons. Et c’est pour cela que nous avons fondé l’Alliance des femmes pour l’égalité dans la prévoyance vieillesse, un mouvement interpartis. Nous disons OUI avec conviction à AVS 21 et donc à l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans.
Mais l’égalité n’est pas une voie à sens unique. Cela implique aussi impérativement :
- De meilleures rentes au niveau des caisses de pension pour le travail à temps partiel et les petits revenus ;
- De concilier la vie familiale et professionnelle ;
- De revoir l’imposition des familles, qui nuit aux femmes ;
- Et de parvenir à l’égalité salariale.
Depuis la révision de l’AVS de 1997, chaque tentative de réforme de l’AVS a été victime de guerres de tranchées politiques. Mettons enfin un terme à ce blocage. Le 25 septembre 2022, disons OUI à AVS 21, et engageons-nous aussi pour une véritable égalité dans la prévoyance vieillesse.
Céline Amaudruz, Conseillère nationale UDC